"Notre" DMC
En cherchant une version numérique de l'encyclopédie des Ouvrages de Dames en français (en vain, mais si la version anglaise ne vous rebute pas, elle est ici ), je suis arrivée sur le lien du musée DMC aux Archives Municipales de Mulhouse. Il est assez probable que je découvre, éblouie de ma perspicacité, une information que j'étais la seule à ignorer : c'est une chose dont je suis coutumière ;-) Mais j'en étais restée à une incertitude sur le devenir de la collection DMC qui avait été annoncée, il y a quelques années, au programme des ventes de Drouot. A ce moment-là la crainte avait été grande de voir ce beau fonds dispersé à travers le monde.
Or nous autres, amoureuses de mercerie, considérons volontiers ce patrimoine comme nous appartenant un peu... sans compter que de notre côté, nous pourrions en nous unissant monter un musée parallèle rien qu'avec ce que nous avons dans nos armoires !
Finalement, la collection DMC a été recueillie en dépôt en 2009 par les Archives de Mulhouse. Et ça ne doit pas être une mince affaire que d'assurer la conservation de ce patrimoine exceptionnel qui comprend, outre tous les objets du musée, 3 km linéaires d'archives ! Il est articulé autour de deux pôles : d'une part la collection DMC, constituée d'archives et d'objets emblématiques de la vie de l'entreprise, et d'autre part la collection Thérèse de Dillmont, essentiellement composée d'échantillons et de modèles originaux de broderies.
Voici ainsi levée l'hypothèque qui pesait sur la conservation du fonds... Mais ce sont bien d'autres moyens qui seraient nécessaires pour en permettre l'accès permanent au public. D'où ce site consacré au musée DMC et conçu par des étudiants en Sciences de l'Information et Métiers de la Culture à l'Université de Haute-Alsace : il propose un premier aperçu sur les collections. Et parce qu'on aime bien aussi voir "en vrai", DMC s'est rapproché du musée textile de Wesserling, tout proche de Mulhouse, ce qui a déjà abouti à l'organisation d'une exposition temporaire en 2011. D'autres devraient venir, n'hésitez pas à surveiller le programme de ce bel écomusée.
En glissant de lien en lien, une autre visite passionnante pourra compléter votre voyage numérique : il s'agit d'un site conçu par des étudiants suivant le même cursus et consacré, lui, à la filature DMC de 1812. Il présente de façon détaillée les différentes composantes du site : la manufacture d'impression, les bureaux et les habitations, les étendages, le bâtiment du blanchiment, celui des teintures et des apprêts... Le tout est enrichi d'une photothèque qui permet de mieux appréhender le site historique à l'aide de gravures de l'époque, mais également son inquiétant état de délabrement aujourd'hui.