Drôle de collection
Pourquoi des éléphants ? Parce que ! Il a probablement suffi que j'en trouve deux, arrivés par hasard dans mon bric-à-brac, pour que l'idée baroque me vienne de continuer à les accumuler dans cette très kitsch collection de pique-épingles. Ne vous y trompez pas, j'emploie ici le mot kitsch sans renier la véritable connotation que j'y vois : moche (attendrissant à force de mocheté ?) mais rigolo.
Mes éléphants sont, pour la plupart, d'origine anglo-saxonne ; le passé colonial de la Grande-Bretagne en Inde explique sûrement cet engouement. L'éléphant est un symbole traditionnel du grand empire britannique et les anglais sont familiarisés avec ses représentations. Majesté, puissance, nature asservie à l'homme, le fantasme des imaginations occidentales émane de ces images...
D'ailleurs la vague orientaliste a également porté la France à s'intéresser à cet étrange animal. Fremiet livre son Jeune éléphant pris au piège pour orner le Palais du Trocadéro, à l'occasion de l'exposition universelle de 1878.
Cette grande statue de fonte de 3,6 mètres de hauteur faisait partie d'un groupe de quatre animaux, avec le Cheval à la herse de Rouillard, le Rhinocéros de Jacquemart et le Taureau de Caïn. Elle est aujourd'hui visible sur le parvis du musée d'Orsay.
On s'en vient en famille cajoler Siam au jardin des Plantes, histoire de donner aux enfants une vision de l'Orient lointain : comme un petit bout de nature exotique tristement enclos derrière ses barreaux.
Napoléon eut même, dans les prémices du XIXème siècle, un projet de fontaine éléphant pour la place de la Bastille. Elle aurait été alimentée par les eaux de l'Ourcq, amenées jusqu'à elle par le canal Saint-Martin. Imaginez l'allure qu'aurait aujourd'hui la Bastille... si un éléphant et son howdah en forme de tour y trônaient à la place de la colonne de Juillet ;-)
Le projet de Jean Antoine Alavoine (24 mètres de haut !)
En cette fin de XIXème siècle, les petits objets en imitation bronze ont déjà leur place dans l'univers des ouvrages de dames en France. L'éléphant apparaît pourtant tardivement au catalogue Mercerie de la Samaritaine, à l'été 1914 ; il y est proposé à usage de porte-dé.
Le seul éléphant porte-dé que j'ai est un peu différent de celui de la Samar' :
Et j'ai donc des éléphants de métal...
des éléphants de porcelaine et de terre cuite...
et même, pour vous, un éléphant qui se brode... au cas où vous auriez follement envie d'un petit ouvrage moche mais rigolo ;-)
Le diagramme part dans la journée vers la messagerie des abonnées identifiées aux billets du blog. Pour la place des épingles, je vous laisse faire, vous n'aurez qu'à vous inspirer de la photo !