Tout de guingois
J'avais à regarnir de ses tiroirs un petit meuble un peu déglingué mais plein de charme. Je me suis donc mise en route pour quelques heures de travail mais comme c'était toujours du cartonnage en bonne compagnie, j'avais la motivation et l'entrainement nécessaires pour aller jusqu'au bout. Je crois bien que toute seule, j'aurais calé...
Je me suis contentée d'un lessivage rapide pour ne pas trop endommager une peinture à la caséine qui commençait déjà à se sauver dans l'eau de rinçage. Je n'ai pas hésité trop longtemps à garder à la carcasse ses blessures plutôt qu'à lui offrir un relooking avec une de ces fausses patines assez vulgaires. Mon petit meuble a pas mal de pets mais c'est comme ça qu'il me plaît, dans son naturel d'origine.
Le plus intéressant, c'est de mettre au point la première boîte ; seulement quand on commence à attaquer la troisième, il faut bien admettre que l'enthousiasme faiblit :-) D'autant que le meuble est tout de guingois, alors chaque logement a des cotes différentes. Il ne fallait pas compter que je sois assez maligne pour les ajuster du premier coup ; au bout du compte, ce ne sont pas quatre tiroirs que j'ai cartonnés... mais six.
J'ai déjà recyclé un ratage, il m'en reste encore un à transformer.
Le médaillon du haut est décoré d'une frise fleurie un peu maladroitement gravée, charmante mais malheureusement écornée par des clous qui maintenaient un tasseau de renfort. Je l'ai donc utilisé comme un cadre pour une photo de mon grand-père avec sa soeur. Pour le moment, je me suis contentée d'une fixation éphémère mais je crois bien que je vais adopter définitivement cette solution-là.
J'ai habillé l'extérieur des boîtes avec une cotonnade French General bien chamarrée qui attendait dans mon stock depuis un petit bout de temps déjà. Elle a trouvé là son emploi idéal, mariée à des poignées anciennes chinées dans une brocante entre amies.
Pour l'intérieur, j'ai utilisé une sorte de toile à beurre assez lâche. Je n'aurais pas pas parié un kopeck sur la possibilité d'en tirer quelque chose de correct au collage : elle s'est révélée au contraire très maniable à travailler et d'un rendu parfait, à la fois sophistiqué et rustique avec ses minuscules brins de paille restés coincés entre les fibres.
Mon meuble a déjà trouvé son usage, immédiatement rempli avec les lacets à broder et les croquets refusés par mes armoires trop remplies. Bilan de l'opération : quatre tiroirs de plus pour stocker mon bazar !