De l'avantage de vieillir
Et oui ! Prendre une année, ça peut aussi être l'occasion de voir fleurir un véritable jardin dans sa boîte aux lettres. Et c'est un gros coup au coeur qui m'attendait en l'ouvrant au soir du 21 ; car y a-t-il meilleur moyen de réenchanter la fin d'une journée de boulot un peu longuette que d'y trouver... ÇA ?
L'art postal, nous l'avons découvert au Point de Croix Bourguignon, grâce à Gwenaëlle et Edith il y a... ouh... longtemps ! Je crois bien qu'à l'époque, nous y sommes toutes allées de nos missives brodées et nous avons alors confié bien des trucs bizarres à nos facteurs. Mais passé ce premier engouement, Annie est une de celles qui a régulièrement continué à faire voyager ses mots brodés par la Poste.
Elle saisit encore aujourd'hui toutes les occasions de venir murmurer à l'oreille de nos boîtes aux lettres, elle mail-arte à chaque anniversaire de sa petite-fille, elle marque d'un courrier brodé le moindre évènement qui lui passe à portée d'aiguille... bref elle nous ravit régulièrement avec ses trouvailles remplies de fantaisie.
Et cette fois-ci, c'était pour moi ! La passion du jardinage et des roses cohabite chez elle avec celle de la broderie ; son jardin extraordinaire a déjà accueilli pour les revigorer les rosiers anciens vite fatigués sur mon balcon, nos petits espaces se sont trouvés égayés par les primevères auriculées qu'elle collectionne et fait se reproduire à n'en plus finir...
Je n'ai donc eu aucun doute en voyant des roses illuminer le fond de ma boîte aux lettres et j'ai tout de suite su, comme une évidence, d'où venait cette frise fleurie.
Elle a ajouté à sa broderie le clin d'oeil de soies anciennes reçues en donation il y a bien longtemps. Le supplément d'âme ultime qui achève de me faire fondre...
Toute la partie droite est brodée sur un fond de gaze de soie et le rabat sur un joli lin vert d'eau. Avez-vous remarqué comme la postière, habituée des fantaisies d'Annie, a mis du soin à apposer son cachet ? Je l'imagine choisissant le tampon rond où apparaît le nom de la ville, le ressuyant bien sur un brouillon, s'appliquant en tirant la langue pour qu'il soit net : tout ça participe aussi à l'histoire de ce courrier brodé.
J'ai soudain terriblement envie de renouer, moi aussi, avec les courriers brodés. Mais j'ai un cahier sur le feu... En attendant, je me suis replongée avec mes deux copines, délices et nostalgie, dans le bouquin qui a réuni à l'époque nos exploits postaux. Que de fantaisie ! Que de plaisir ! Je crois bien que je vais ressortir le mail art pour vous en faire une petite série :-)