Décidément Jeanne me réservait encore des surprises... Jusqu'à cet épilogue, peut-être provisoire, sait-on jamais ?
Après mon premier billet, Monique me signale que Gaston a consacré un livre aux souvenirs scolaires et l'a illustré notamment avec la marquette de sa mère. Elle a été déçue de n'y rien trouver d'autre qui concerne l'apprentissage de la couture mais pour ma part, j'y vois une bonne occasion de compléter ma documentation sur ce petit ouvrage. Et comme internet est vraiment une source inépuisable pour accéder à la seconde main, je repère tout de suite le bouquin et je m'empresse de le commander.
Surprise en le recevant : ma marquette de Jeanne n'est pas la marquette de Jeanne ! La mienne est un hommage à la sienne qu'une petite main anonyme s'est plu à broder, fort probablement à partir de ce livre que Gaston Bonheur a écrit en 1963.
Je crois que je ne l'avais pas vraiment regardée avec un regard critique, à vrai dire, tant je me suis vite laissée happer par Jeanne, tant j'ai aimé refaire le chemin à l'envers, décrypter à travers les archives sa vie ordinaire et pourtant extraordinaire, arriver enfin jusqu'à son fils illustrant si tendrement l'histoire de son institutrice de mère. D'ailleurs, le petit marquoir étant destiné à repartir dans sa région natale, je n'ai pas même pas démonté la sobre baguette noire qui la bordait comme j'ai coutume de le faire pour les encadrements modernes.
Évidemment, je vois bien aujourd'hui les signes qui auraient pu me le dire si je m'étais posé la question. Ce canevas Pénélope un peu rigide peut-être pour le XIXème siècle, son bel état et aussi, probablement, le calibrage un peu trop net de la broderie. Et oui, maintenant que je vois l'original ;-) Même la très bonne élève, la future institutrice, avait ses petites faiblesses d'enfant de neuf ans ; et si elle a été plutôt rigoureuse en suivant ses lignes, elle s'est retrouvée tout de même un peu juste pour caser les deux dernières.
J'ai vite prévenu de ce rebondissement les audoises qui avaient déjà manifesté leur envie de refaire la marquette de leur payse. Parmi vous, d'autres auront peut-être envie de la broder aussi mais je sais que dans ce cas, vous êtes fort attachées à l'exactitude. J'ai donc mis en diagramme la marquette originale de Jeanne, en complétant la bordure de droite un peu prise dans la reliure mais dont tout indique qu'elle est similaire à celle de gauche ; vous la recevrez d'ici ce soir si vous êtes abonnée au blog.
Avec tout ça, il me reste une question de curieuse invétérée : où est aujourd'hui la marquette de Jeanne ? Je voudrais bien être une petite souris pour le savoir.
Pour finir, je ne résiste pas à vous partager une dernière anecdote autour de Jeanne et de son cher Barbaira. Pour avoir souvent fait la route de Paris à Narbonne avec son ami Gaston, Charles Trenet lui glisse un joli clin d'oeil dans cette chanson dont les paroles nous faisaient bien rire quand nous étions enfants :-)
Je t'attendrai à la porte du garage Nous partirons sur la route de Narbonne
Tu paraîtras dans ta superbe auto Toute la nuit le moteur vrombira
Il fera nuit mais avec l'éclairage Et nous verrons les tours de Carcassonne
On pourra voir jusqu'au flanc du coteau Se profiler à l'horizon de Barbaira
Edit : la newsletter est bien partie ce soir mais il y a quelques dysfonctionnements ces jours-ci dans Canalblog. Si vous ne l'avez pas encore reçue... patience ;-)