Faire et défaire
Je suis à nouveau tombée dans un de mes travers coutumiers : le combo modèle/laine mal assortis. Je voulais un bon gilet sans chichi et je m'étais arrêtée sur le cardigan Ivon de Brooklyn Tweed.
J'avais été séduite par ses bords devant sans bande rapportée et la fantaisie discrète aux poignets. Seulement j'avais déjà une laine un peu trop épaisse et je n'avais pas capté que la finition du devant était obtenue grâce à un large revers de dix centimètres.
Mais je suis une spécialiste de ce genre d'erreur : quand je suis lancée, j'ai du mal à rétrograder. J'ai donc tricoté le dos, les deux devants et la première manche avant de me rendre à l'évidence : si je persistais à vouloir associer cette laine et ce modèle, j'allais devoir porter une véritable armure. Voilà, voilà, voilà...
Je me retrouvais tout de même avec un bon kilo de tricot à recycler. Ce n'est pas la plus joyeuse des perspectives mais il n'était pas question de laisser perdre ce joli mélange laine et alpaga. En route pour le tourniquet, donc !
Le dévidoir a bien vrombi. C'est plus rapide de défaire que de faire, mais il faut malgré tout s'y tenir et surtout, ce n'est pas très motivant :-( D'autant que le résultat, ce sont des écheveaux de laine bien frisée et non réutilisable en l'état.
Il faut ensuite tremper et tordre tous les écheveaux. Heureusement, le soleil était avec moi, le séchage dans le ciel s'est fait en deux temps trois mouvements.
Et puis rembobiner toutes les pelotes avec cet outil vintage dont le nom me met toujours en joie ;-) Breveté sans garantie du gouvernement mais rapid, ce qui rachète toutes les incertitudes.
Après avoir fait et défait, me voici au moment de refaire ; mais cette fois-ci, je vais essayer de choisir un peu plus intelligemment mon patron. J'hésite encore...
En attendant, je me suis remise sur un châle mi-texturé, mi-dentelle... avec la laine détricotée d'un précédent dont le modèle m'a déçue !