Presque dix ans ont passé depuis ce bel échange du printemps 2011 qui vit se retrouver Yvelines Point de Croix et le Point de Croix Bourguignon. Cette fois-ci c'était le PCB qui mettait les petits plats dans les grands pour recevoir les amies de la région parisienne. En point d'orgue à cette journée de rencontres, les deux clubs avaient proposé à leurs adhérentes de participer à une chaîne de cadeaux brodés afin de nous permettre de faire un peu mieux connaissance.
Il y avait peu de contraintes, en réalité la seule était de broder autour d'une base imposée. YPC avait choisi de customiser un petit panier ovale long d'environ vingt centimètres, et le PCB une boîte ronde de douze centimètres de diamètre. Mais à part ça, la liberté était d'autant plus absolue que nous ne savions pas pour qui nous brodions ; il était en effet prévu d'attribuer les cadeaux sur place, en s'en remettant à un tirage au sort de dernière minute.
J'étais déjà toquée de boutons (j'ai toujours été toquée de boutons, je crois), c'est donc le thème que j'avais choisi pour ma boîte. Et comme à l'époque je commençais à m'amuser avec les impressions sur tissu, je m'en étais donné à coeur joie dans l'expérimentation.
Pour m'amuser jusqu'au bout avec mon idée de départ, j'avais garni la boîte de six cartes de boutons habillés de tissu. Le colporteur et sa mercerie, les enfants à la couture, des mots doux, les roses de Redouté, les enfants de Carl Larsson, un père Noël débonnaire : six cartes... plus une, car je m'étais réservé la possibilité de personnaliser la boîte, dans un second temps, avec une septième série dont les initiales et la couleur seraient choisies par sa destinataire.
C'est assez déconcertant de broder à l'aveuglette sans connaître les goûts de sa gâtée mais ça laisse aussi beaucoup de latitude pour s'exprimer. J'avais essayé de ne pas être trop réductrice dans le choix des couleurs, il ne me restait plus qu'à espérer qu'elle partage un minimum mon goût pour la vieillerie.
Le jour dit, un sort malicieux désigna Véronique pour recevoir ma boîte. Entre le mauve et la mercerie ancienne, je n'étais pas trop mal tombée ;-) La carte dont elle choisit le décor resta donc dans le ton général.
Le sort continua sur cette lancée inespérée en m'attribuant le panier de Véronique, ce qui fait qu'au milieu de la chaîne, nous eûmes le plaisir supplémentaire de nous retrouver en binôme amical pour ce qui devenait, par l'effet du hasard, un échange entre nous deux.
De son côté, s'était-elle fait du souci en se demandant si sa gâtée aimerait le rouge et les contes, en particulier celui-là ?
A la base toute simple du panier, elle avait ajouté un couvercle s'ouvrant en deux parties, pour raconter l'histoire d'un petit chaperon rouge s'en allant quérir des leçons de broderie chez sa mère grand.
Et l'intérieur du panier était garni de jolies surprises. Le biscuit en forme de tartelette est toujours là, dans sa pochette illustrée aux couleurs du conte ; mais je n'ai pas su résister à la petite main potelée qui s'est un jour attribué le pot de confiture surmonté de sa charlotte de tissu. Parmi les merveilles, un tricotin haut d'à peine plus de six centimètres, des fraises et des champignons finement crochetés, un moule miniture en guise de pelote à épingles et un carnet magique s'ouvrant sur un mot doux, dentelé dans le papier perforé.
Pour terminer, j'ai eu la chance de retrouver aussi dans mes anciennes photos (je n'aurais pas parié là-dessus !) les boîtes de Babeth et de Flo, dédiées au fil et chacune à leur image. Babeth avait habillé sa boîte de rouge et de bis, d'un patchwork de galons et d'une couronne de roses brodées en un fil.
Quant à Flo, elle avait choisi la douceur et le raffinement d'un dégradé de tons grèges ponctués de dentelles, pour une boîte scrapée constituant une belle invitation à l'évasion.
Flo, Babeth et moi... le gang mercier de la rue Chanzy au grand complet :-)
