Le flacon et l'ivresse
Aimer est le grand point, qu’importe la maîtresse ?
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ?
Quel bourrin, cet Alfred ! Bien sûr que ça importe le flacon, nous le savons bien, nous qui nous appliquons à habiller avec amour nos surprises de Noël. Elles le savent bien, les Coréennes avec leur bojagi et les Japonaises avec leur furoshiki. J'ai tout de même été sidérée de constater dans ce reportage qu'on peut passer des années à apprendre l'art subtil d'empaqueter les choses avec du tissu.
L'emballage du cadeau, c'est son petit supplément d'âme. Après avoir mis tout le soin nécessaire à choisir ou à fabriquer le contenu, c'est encore une manière d'ajouter du plaisir au plaisir, en créant avec le contenant les derniers instants d'attente où le mystère continue à planer.
Cette année, j'ai recyclé un gros rouleau de papier blanc stocké depuis… des décennies, puisque mon père l'avait récupéré à l'occasion d'un remplacement de matériel. Le papier était peut-être un peu trop raide pour l'usage que je voulais en faire mais quand on réutilise, il faut bien contourner ce genre de petit inconvénient.
Puisqu'il n'y avait pas de fantaisie dans mon papier, il m'en fallait dans le pliage. Et du relief ! C'est pourquoi mon choix s'est arrêté cette année sur une méthode très bien expliquée dans cette vidéo (merci, Yvonne :-). Le façonnage proposé, qui de rien fait naître un sapin, était en plus particulièrement adapté à la saison de ces fêtes de fin d'année.
Et ce n'est même pas compliqué : un peu de soin et de patience et le tour est joué. Seulement ça sera probablement un peu sportif pour les emballages de dernière minute… mais je me suis organisée en pliant quelques sapins à l'avance.
Cet emballage comporte un ultime avantage, celui d'une petite vengeance ;-) Je suis sure que vous connaissez la situation : vous êtes sur des charbons ardents en vous demandant si vous avez bien choisi, si votre idée cadeau va faire mouche et en face de vous, la trop minutieuse ou le trop soigneux met des plombes à dénouer le ruban pour ne pas le couper, à déplier le papier pour ne pas le froisser, tout doucement pour faire durer le plaisir de l'attente... Et bien là, il faut procéder à la sauvage et tout arracher car c'est collé (bien fait !).
Alors… qu'importe l'ivresse ? Peut-être pas quand même. Alfred, je veux tout : le flacon et l'ivresse !