Nécessaires à aiguilles
Il y a quelque chose de rassurant dans le cycle de nos habitudes, même s'il faut parfois revenir sur terre de façon un peu abrupte : les vacances furent, les vacances sont terminées. Elles trouvent leur reflet dans quelques images, dont je me rends compte qu'elles pourraient, année après année, résumer le plaisir que j'y prends.
Nous sommes parties à la quête de quelques vieilleries à sauvegarder, modérément mais avec la sensation victorieuse d'avoir trouvé des objets touchants pour trois fois rien.
Nous avons réuni des tablées amicales ; nous avons profité des chanterelles de fin d'été, grâce à l'alternance de chaleur et d'eau de cette fin d'été et surtout, grâce à l'instinct très sûr d'une infatigable coureuse des bois.
Il a fallu quitter l'Auvergne pour aller faire du tri dans un appartement familial et de cette expédition parisienne douce-amère, j'ai ramené la consolation d'un vieux service aux glycines auxquels sont attachés beaucoup de mes souvenirs d'étudiante.
Tout ça c'est bien beau mais j'en reviens au thème de ce lieu virtuel : nous nous sommes évidemment lancées une nouvelle fois dans une session de cartonnage qui s'est révélée fort productive.
Tout est parti d'une préciosité ancienne, très égratignée après avoir certainement beaucoup servi. Comme dans le précédent épisode de nos aventures à quatre mains, nous n'avons pas eu à manipuler des cartons à n'en plus finir car le nécessaire à aiguilles qui nous a inspirées est vraiment minuscule. Et nous nous sommes encore bien amusées de ce bricolage plutôt léger.
À la première tentative, il a fallu laisser de côté un berceau que nous avions calculé avec quelques millimètres de trop ; il fut donc recyclé dans un second exemplaire à peine plus large.
Michèle a choisi un fleuri fondu, presque un faux-uni dans les bleus pour sa première réalisation, puis un imprimé plus marqué pour la seconde. Oui, oui, les grosses fleurs, ça fait aussi l'affaire pour les petites choses :-)
Je suis pour ma part restée sur une vieille scie, en recyclant pour mes deux nécessaires les restes d'un tissu déjà utilisé pour d'autres projets, dont ce panier à ouvrages. Fermée, la petite boîte mesure 7,5 centimètres de largeur sur 5 de profondeur et de hauteur.
Quand elle est entièrement déployée, elle mesure au total 22 centimètres, avec deux plats sur lesquels glisser une pochette à aiguilles, un autre pour une feutrine qui permet de les piquer et le berceau dont le couvercle fournit encore un coussinet. Aiguilles, aiguilles, aiguilles, du début à la fin !
On a bien beaucoup fait dans la fleur, quand même, non ? Ça a été assez ludique de broder au fil de l'eau et de l'inspiration les quelques croix nécessaires au décor puis de mettre au point les pochettes à aiguilles à l'initiale de chaque récipiendaire, avec un clin d'œil appuyé à Monsieur Sajou.
Le croirez-vous ? La plus enragée a été Michèle qui depuis, a encore réalisé deux autres exemplaires de ce nécessaire ! Je m'y remettrais bien, moi aussi, mais je suis pour le moment mobilisée sur un autre projet dont je vous reparlerai dès la fin du mois.