Oh les beaux jours
Mon histoire avec les beaux jours a commencé par un gros doute : n'en connaissant que les illustrations des livres consacrés au sujet, je m'étais dit qu'avec un crayon, tout était possible mais que ce genre de travail était irréalisable dans la vraie vie des aiguilles (on se console comme on peut).
En fait… non ! J'ai bien dû me rendre à l'évidence quand j'ai rencontré une adorable dame de Fontaine-lès-Luxeuil qui, après avoir passé sa vie professionnelle à broder ces jours très travaillés, militait pour que le savoir-faire ne se perde pas.
Elle se retenait de rigoler doucement en voyant le temps que je passais à calibrer chaque point pour obtenir un résultat à peine honorable. Elle racontait que dans le temps, les brodeuses de jours étaient payées au "fagot", qui était une brassée de fils coupés à la bonne dimension et prêts à enfiler dans l'aiguille. Alors elles s'installaient devant leur métier, elles balançaient le fagot sur leur épaule et elles attaquaient à toute vitesse, sans s'arrêter tant qu'il n'était pas fini !
Le fait est qu'elle brode à une vitesse étourdissante, avec un résultat tout aussi étourdissant de régularité, comme en témoignent ces échantillons des travaux réalisés à l'atelier de broderie qu'elle a lancé à Fontaine-lès-Luxeuil.
Ah oui... ça calme... rien de tel que de revoir ces photos pour prendre conscience du chemin que j'ai encore à parcourir ! Grâce aux patientes leçons de Renée, j'ai donc fini par broder moi aussi ces fameux jours, par exemple ici sur cette bande qui fait partie du round-robin lancé en 2003 avec la fine équipe ;-)
ou ici sur ce pliant que j'ai présenté au concours 2005 du Point de Croix Bourguignon.
Et voilà que les beaux jours sont revenus récemment dans ma ligne de mire : lors du salon de Formigine, il y avait le dimanche plusieurs stands devant le château, dont l'un qui faisait brocante au profit d'une association. J'y ai trouvé pour un tout petit prix ce charmant bonnet d'enfant.
Outre les fameux jours, je vous laisse admirer la finesse du monogramme brodé à l'arrière du bonnet.
Sans blague, infaisables, les beaux jours ? J'étais loin du compte et maintenant je n'ai qu'une envie : m'y remettre !