Pénélope
Je commence par un hors sujet mais c'est pour plus d'efficacité :-) J'ai oublié dimanche dernier de désactiver l'envoi de la newsletter, à la suite de quoi j'ai vu avec perplexité revenir par ici les deux tiers de mon lectorat perdu depuis le billet du 25 novembre dernier.
Les statistiques me l'avaient indiqué, évidemment, mais ça me semblait être un toilettage assez normal de la base des abonnées : en six ans de publication, les doublons peuvent s'accumuler, les goûts peuvent changer ; d'ailleurs je peux de mon côté avoir orienté le blog d'une manière qui ne convient plus à mes premières lectrices.
Au bout du compte, la réduction drastique du nombre de passages ici me semblait assez saine avec l'arrêt de la newsletter. Sauf que… la fréquentation remonte en flèche avec ce nouvel envoi par inadvertance et je constate aux commentaires et aux messages reçus en privé que certaines d'entre vous déplorent tout bonnement l'arrêt des publications !
Je vais donc tenter d'être claire : je publie toujours chaque dimanche matin, je n'ai pas cessé et je n'ai pas l'intention de cesser. La seule chose qui a changé, c'est que je n'envoie plus d'avis directement dans votre boîte mail pour vous le signaler.
Si mes publications vous intéressent, il vous faut donc faire l'effort… de venir ici sans que je vous sollicite, tout simplement ! Il y en a d'autres, mais une solution classique consiste à mettre l'accueil du blog dans les favoris / marque-pages de votre navigateur en y enregistrant cette adresse :
http://ouvragesdedames.canalblog.com/
Pour la dernière fois ce matin, j'envoie donc (volontairement) la newsletter mais je ne le ferai plus par la suite ; sauf évidemment les jours où mon indécrottable étourderie reprendra le dessus. Allez vite voir ce que vous avez manqué ces dernières semaines, il y a -entre autres- du calendrier de l'Après dans l'air :-)
Passons aux choses sérieuses : aujourd'hui j'avais l'intention de vous parler de Pénélope qui poireauta vingt ans tandis que son Ulysse découvrait le vaste monde. Pour repousser le moment d'avoir à courir le guilledou avec un autre coquin, elle défaisait la nuit l'ouvrage qu'elle avait tissé le jour.
Tapisserie de Dora Wheeler Keith (Metropolitan museum of arts)
Ce n'est pas que je me sente grand chose en commun avec cette oie blanche qui avait apparemment bien du mal à remplir sa vie : et d'une je déteste défaire, et de deux je déteste attendre. Seulement, Pénélope étant ce qu'on a coutume de nous offrir comme égérie dès qu'on tire peu ou prou l'aiguille, je me sens concernée par ricochet. Merci bien :-)
Et bien sûr, on la retrouve très subtilement au détour de nos vieilleries mercières ; je voudrais l'oublier que mes collections me la remettraient assez souvent sous les yeux.
Un support à broder
Je commence avec le canevas Pénélope que nous connaissons toujours aujourd'hui : c'est ce type de canevas où les fils sont regroupés par deux pour faciliter le placement des points.
L'Humanité (oui, oui :-) du 13 février 1916. Source : Gallica
Il en existe de toutes sortes et de tous titrages ; les petits carrés bordés de rouge, destinés aux premières aiguillées des enfants brodant leur marquette, c'est aussi du canevas Pénélope.

Plus aisé à travailler, plus aisé à démonter quand on veut pénéloper ?
Un journal moche
Pénélope, c'est aussi un journal des années 30, à la couverture fort peu inspirante. En tout cas, elle ne m'a jamais incitée à aller plus loin dans la découverte des modèles… Et vous ? Auriez-vous été tentée de prendre un abonnement ?
Des croisettes carrées
En premier, c'est un buvard qui m'a mise sur la piste de ces tubinos croisés. Tout est fait, dans l'argument publicitaire, pour évoquer la soie ; y compris en ne révélant rien de la composition réelle du fil, sans doute pour laisser planer le doute. Mais la soie n'est jamais nommée, bien sûr, car il n'y a aucune chance que ce matériau puisse résister à l'eau javellisée.

Et si nous sommes alléchées par les cent nuances disponibles de ce merveilleux assortiment, il suffit de pousser la porte de la maison Goupil, qui paraît fort bien achalandée !
De la poudre à tracer
Encore plus mystérieuse est la poudre Pénélope s'appliquant à l'emploi de l'encre Pénélope pour le décalcage des dessins de broderie. Dans mon idée, pour tracer ses dessins sur la toile avant de broder, on peut utiliser soit la poudre appliquée à la poncette au travers d'un calque piqué, soit de l'encre effaçable associée aux festonneurs, par exemple.

Mais de la poudre s'appliquant à l'emploi de l'encre... Je ne vois pas. Si vous avez une idée sur ce que ça signifie, je suis preneuse. Cette formulation évoque peut-être quelque chose aux brodeuses sur blanc ?
Des tables à ouvrage
Ici, sur cette publicité parue dans un journal de 1921, la célèbre Pénélope est tout simplement élevée au rang de nom commun, acceptant donc un pluriel. C'est un fabriquant d'aiguilles bien connu et basé à Redditch qui propose ces coquettes tables à ouvrage pliantes.

En guise de conclusion à ces pénélopes diverses et variées, je vous laisse avec la malicieuse Barbara qui reprend Brassens pour s'interroger sur les pensées interlopes de l'épouse modèle, le grillon du foyer qui n'a point d'accrocs dans sa robe de mariée…




