Mercerie au grand air
Si je vous embarque pour une balade en Bretmandie en prévision des vacances, ça vous tente ? Ou bien alors en Normetagne ? Je dois ménager la chèvre et le chou pour ne fâcher personne, puisque je veux vous parler du Mont-Saint-Michel ;-)
S'il y en a un qui a choisi son camp dans la querelle, c'est le mercier d'Avranches. Installé du bon côté du Couesnon, il est sûr de son fait et s'attribue le Mont comme marque pour ses laines à tricoter. Mais il n'est pas sectaire : il planque ses sous à Rennes, il fait imprimer ses buvards publicitaires à Saint-Malo... il lui sera donc beaucoup pardonné par les Bretonnes.
Vous avez remarqué comme tous les détails y sont, même le petit train et sa voie ferrée ? L'artiste a bien un peu ajouté quelques maisons par ci, par là, pour faire masse mais il paraît que quand on aime, on ne compte pas, alors...
Si Georges met fièrement en avant sa spécialité de laines à tricoter, c'est bien loin d'être son seul produit à la vente. Comme chez le père Soufflet, on se retrouve ici avec un inventaire à la Prévert, de la passementerie aux lampions, en passant par les couteaux et les godasses. En voilà encore un qui ne fait pas mentir Diderot quand il définit la mercerie comme le commerce de presque toutes sortes de marchandises. Un mercier est marchand de tout & faiseur de rien.
Quelques années après, le filon du Mont-Saint-Michel est repris par un fabricant de pantalons, encore qu'on peine là aussi à trouver un lien entre un procédé anti-rétrécissement et le célèbre îlot.
Etiquette pour pantalon - source : Musée de Bretagne
Et pour clore ce petit billet mercero-touristique, je ne résiste pas à terminer la promenade au grand air sur ce photochrome au traitement étonnamment moderne, alors qu'il date pourtant de la fin du XIXème siècle.
source : bibliothèque du Congrès