Incontournable
Oui, il y a finalement des choses incontournables. J'ai cru pouvoir tenir bon et résister à ajouter un bazar supplémentaire à celui des caisses de déménagement. Mais c'était sans compter avec les petits bijoux qui, comme chaque année, ont atterri dans ma boîte aux lettres. Forcément, j'ai été trop tentée d'activer un peu mes mimines pour répondre à ces jolies choses faites maison.
Je me suis donc attaquée à un vieux bouquin du XIXe siècle bien mal en point que, pour tout dire, j'avais complètement oublié ; il a cependant eu la grâce de resurgir au bon moment. Ses pages lourdes, presque cartonnées, en faisaient un candidat idéal, cent-trente ans plus tard, pour la fabrication de mes cartes de vœux. Ce que j'adore dans ce genre de livres, c'est de sentir le relief des lettres imprimées quand on passe le doigt dessus.
Tout à l'enthousiasme de mon nouveau micro-jardin, il fallait évidemment que je glisse un peu de végétal dans l'affaire. J'ai découpé des tas de feuilles dans du papier d'emballage de récupération et j'ai sorti la machine à coudre pour leur ajouter des tiges de coton perlé, appliquées au moyen d'un zigzag large.
J'ai ajouté une touche d'or parce qu'on le mérite bien et pour le plaisir de son contraste avec des matériaux plus rustiques. Et surtout l'occasion était trop belle, j'avais envie depuis longtemps de tester ces feuilles d'or tellement impalpables qu'elles s'envolent au moindre souffle un peu appuyé.
Pour délivrer le message associé à mes vœux, j'ai renoué avec les ribambelles de mots magiques que j'ai déjà souvent utilisées en pareilles circonstances. Elles ont trouvé leur place sur des étiquettes immaculées voilées de tulle blanc : le contraste, toujours.
Une petite porte coupée dans un imprimé à pois se referme sur l'étiquette et hop ! en deux temps, trois mouvements, c'était prêt pour la poste. La semaine prochaine, quand le mois de janvier sera définitivement derrière nous, je passerai en revue les jolies choses qui m'ont poussée vers mes ciseaux et mon stock de papier.