Sartel, je t'aime
En vous parlant de ce petit châle bordé de feuilles dentelées il y a un mois, j'avais évoqué quelques jolies vieilleries recueillies chez une amie manifestement plus énergique que moi dans ses opérations de tri. Mais je plaide les circonstances atténuantes pour tout ce que j'ai ramené à la maison, en contradiction totale avec mes bonnes résolutions du moment.
Car qui aurait pu résister à cette extraordinaire boîte de bobines folkloriques Sartel ? Moi moins que quiconque, évidemment.
Elles sont déjà bien connues par ici puisque je vous en ai parlé notamment à l'occasion de la transformation d'une de ces bobines en pique-aiguilles. J'ai bien un petit stock de têtes qui attendent une nouvelle vie mais je n'avais jamais eu la chance de pouvoir regarder de près une boîte complète.
Celle qui est désormais mienne contient dix poupées-bobines complètes, avec leur tête et leurs bras articulés, représentant dix régions de France. L'étiquette collée sous la boîte répertorie les couleurs et les dames coiffées qui leur sont associées.
La boîte Sartel, je t'aime correspond à un assortiment de fil tergal, qu'attestent à la fois son intitulé et les étiquettes rouge repérant les régions. Chaque poupée est accompagnée d'un sachet contenant le nécessaire pour l'habiller, en suivant le mode d'emploi qui figure également sur l'étiquette.
Je me suis évidemment mis en tête de passer aux travaux pratiques, au hasard en choisissant la Bourguignonne. Je m'attendais à quelques vagues morceaux de tissu et de dentelle mais j'ai été surprise de trouver dans le sachet scellé un matériel déjà un peu travaillé, surtout pour la jupe : un ruban damassé fermé en tube par une couture verticale, un morceau de dentelle noire fixé sur le devant pour figurer le tablier et un cordonnet faufilé dans le haut de la jupe pour la resserrer en guise de ceinture.
Tout ceci n'est pas d'une sophistication extrême mais demande déjà un peu de façonnage avant de présenter les boîtes à la vente. Évidemment le résultat est plutôt kitchissime, et encore vous imaginez bien que j'ai zappé les étapes de la peinture et du maquillage du visage. Mais enfin, avec un peu d'attention et beaucoup d'épingles, j'ai réussi à planter ma fière Bourguignonne sur la machine à coudre de mémère Titine.
Inutile de dire que la série s'arrête là pour moi, même si je suis bien contente d'avoir pu expérimenter ce passionnant loisir de l'habillage de poupées Sartel ;-) Merci Martine !
Je me limiterai aux pique-aiguilles, que j'ai la faiblesse de trouver moins ringards (merci d'avance de me laisser dans mon illusion). Pour le reste, je me contenterai de conserver ma belle boîte dans son état premier et de lui offrir une place de choix parmi ma collection de mercerie vintage.
Qu'y a-t-il encore à collectionner pour la filature Sartel ? Miroirs de poche, cousettes, vieux papiers... tous ces objets publicitaires qu'on aime tant et dont j'ai glané les images sur nos brocantes virtuelles. L'histoire n'est pas finie, peut-être...