Imprimer sur du tissu
Une amie m'a demandé cette semaine comment je faisais pour imprimer sur tissu. Je voulais la renvoyer vers un article du blog mais je me suis rendu compte que je n'ai jamais expliqué en détail comme je m'y prenais. Et comme j'ai préparé des explications pour elle, autant que vous en profitiez !
L'impression directe
C'est celle que j'utilise le plus souvent et que je vais bien vous détailler… encore que peu de choses différencient cette méthode de l'impression sur papier. J'aime beaucoup l'utiliser car elle me permet de broder facilement sur les images, par exemple comme je l'avais fait pour ma boîte Sajou.
Tout d'abord, je passe rapidement sur les feuilles de tissu vendues dans le commerce pour cet usage et qui restent assez onéreuses. On peut parfaitement faire sans, d'autant que si j'ai bien compris, leur seul avantage resterait la possibilité de laver les images ainsi imprimées. D'une part je n'en ai pas l'utilité puisque je réserve mes impressions sur tissu principalement pour le cartonnage ; et d'autre part, je reste dubitative sur la promesse. Mais si vous avez testé et que vous en êtes satisfaite, n'hésitez pas à défendre l'intérêt de ces feuilles dans les commentaires.
D'une manière générale, j'aime bien me débrouiller avec les moyens du bord. Et vous allez voir que ma manière de faire ne nécessite aucun matériel particulier.
Je pulvérise une feuille de papier A4 avec une bombe de colle repositionnable et je l'applique sur le tissu que je veux imprimer. Je fais attention à respecter le plus possible le droit fil et je découpe à ras tout autour de la feuille et en évitant les fils qui rebiquent sur les bords. C'est pour ça que j'insiste sur le droit fil, il aide bien à obtenir un résultat net au découpage.
Puis j'imprime dans une imprimante à jet d'encre, je décolle le papier du tissu et voilà. Vous voyez que c'est vraiment une méthode très basique. J'ai peut-être tout de même quelques conseils issus de mes expérimentations à vous donner.
Pour le tissu, une toile sèche et plutôt finement tissée fait bien l'affaire. L'avantage c'est que vous pouvez varier du blanc à l'écru, voire encore plus aventureux si ça vous tente. Évidemment j'ai fait pas mal d'essais et finalement je réserve à cet usage un coupon de drap ancien qui n'est pas si fin que ça mais qui attrape très bien l'encre. Ceci dit je n'ai jamais eu d'impressions inutilisables, cependant l'image peu éventuellement être plus ou moins précise selon le support.
J'ai acheté à dessein une imprimante qui permet un passage à plat (genre Canon Pixma), je me suis dit que ça permettrait d'éviter les éventuels faux plis sur ma feuille de tissu si elle devait tourner autour d'un rouleau. Mais je pense que ça peut bien se passer avec n'importe quelle imprimante jet d'encre, il ne faut pas hésiter à tester.
Quand l'impression est bien sèche, je repasse au fer très chaud pour fixer un minimum MAIS je précise que mes images imprimées avec cette méthode ne passent PAS DU TOUT à l'eau. Par conséquent, le fer vapeur est également prohibé et il faut donc penser à bien repasser le tissu avant l'impression s'il est froissé.
Finalement, ce qui reste à mon avis le point essentiel pour obtenir un beau résultat, c'est de bien choisir l'image et surtout de bien la préparer avant l'impression. Bien sûr la mettre aux dimensions adéquates pour le projet mais aussi, par exemple, nettoyer les fonds pas très nets, pousser un peu les contrastes, etc.
L'impression par transfert
Les limites de l'impression directe, c'est évidemment qu'on ne peut pas obtenir plus grand que le format de l'imprimante, A4 généralement. Pour aller au-delà, il reste la possibilité d'utiliser le papier spécial pour transfert textile, que vous pourrez vous procurer dans toutes les bonnes papèteries.
C'est ce que j'avais fait pour mon chérubin facteur sur cette chemise à courrier. Il suffit de suivre le mode d'emploi fourni avec le papier, en n'oubliant pas dans ce cas de concevoir son image en miroir.
Ce que je n'aime pas dans cette méthode, c'est l'effet plastique qui se perçoit surtout sur les parties de fond non imprimé de l'image. Donc je l'élimine en découpant tout autour du motif avant de réaliser le transfert. Le résultat est impeccable, laissant bien respirer le tissu sur les parties libres de l'image, comme on le voit sur ces photos de détail.
Et enfin, j'ai dans l'idée de tester une troisième méthode, la suite au prochain épisode ;-)